Ce qui est issu de la Tradition ne subit pas les affres ni du temps ni de l’espace. Par Tradition, il faut comprendre ici ce qui se transmet depuis l’origine des temps, ce qui fait participer l’Homme à l’Etat primordiale, au-delà de la dualité; un énoncé traditionnel fera écho à un autre car ils ont la même source. Les médecines traditionnelles (chinoise, ayurvédique, tibétaine …) présentent ainsi des fondements similaires, seuls leurs traductions et leurs outils changent.
Certains grands penseurs (guide spirituel, scientifique, philosophe …) font référence dans leur discours à la Tradition, K.G Durkheim par exemple :
« L’homme a une double origine : l’une céleste, l’autre terrestre : l’une naturelle, l’autre surnaturelle. Nous connaissons tous cet axiome. Mais qui de nous le traite sérieusement comme l’expression d’une promesse, d’une expérience et d’une vocation ?
Personne ne met en doute l’origine « terrestre » de l’homme. Parler de son origine céleste, en revanche, c’est manifestement faire appel à la croyance ou aux convictions. Comme pour bien d’autres concernant des vérités premières, le sens de ce principe se perd dans l’ensemble d’une vision purement profane du réel et le demi-jour d’un monde plus ou moins imaginaire, qui n’a plus rien de commun avec la « réalité » telle que nous la concevons. Pourtant il s’agit de tout autre chose.
La réalité dans et par laquelle nous vivons en fait, où nous devrions vivre consciemment aussi, transcende celle où l’homme naturel se perçoit et se meut. Le principe de la double origine humaine exprime avec une simplicité et une clarté parfaites ce qui est et ce que l’homme est appelé à savoir. Privé de sa vérité intérieure, celle selon laquelle il doit vivre, il est malade, triste ou méchant. »
Sources :
Karlfried Graf Durckheim. L’homme et sa double origine. Cerf, 1977
Gilles Andrès. Principes de la médecine selon la Tradition. Dervy, 1999